Homélie du 3ème dimanche de l’Avent 2025.
Article mis en ligne le 16 décembre 2025

par BFCM

Frères et sœurs, en ce troisième dimanche de l’Avent, appelé dimanche de la joie, la liturgie nous invite à lever les yeux. La lumière de Noël est proche. Elle est encore fragile, comme une aube qui se lève lentement, mais elle est déjà là, et elle nous met en marche.

La première lecture du prophète Isaïe est une explosion d’espérance :
« Le désert et la terre de la soif, qu’ils se réjouissent ! » Là où tout semblait stérile, la vie renaît. Là où l’homme était découragé, la force revient. La lumière de Dieu ne nie pas la réalité des épreuves, mais elle les traverse et les transforme.
Marcher vers la lumière, ce n’est pas fuir l’obscurité. C’est oser avancer malgré elle, en faisant confiance à la promesse de Dieu.

Dans l’Évangile, Jean le Baptiste, pourtant prophète de feu, est dans le doute.
Depuis sa prison, il envoie demander à Jésus : « Es-tu celui qui doit venir ? »
Cette question nous rejoint profondément. Combien de fois, nous aussi, enfermés dans nos peurs, nos souffrances ou nos attentes déçues, demandons-nous : Seigneur, es-tu vraiment là ?
La réponse de Jésus est étonnante. Il ne donne pas une théorie, mais des signes de lumière :
« Les aveugles voient, les boiteux marchent, les pauvres reçoivent la Bonne Nouvelle. »
Autrement dit : regardez ce qui se passe quand Dieu est à l’œuvre. La lumière se reconnaît à ce qu’elle relève, guérit, remet en marche.

Marcher vers la lumière, c’est donc choisir l’espérance active. Saint Jacques nous y invite :
« Tenez bon, car la venue du Seigneur est proche. » La patience chrétienne n’est pas résignation, mais fidélité dans l’attente, confiance que Dieu agit déjà, même quand tout semble immobile.

En ce dimanche de la joie, la liturgie nous rappelle que la lumière ne vient pas seulement à la fin du chemin : elle éclaire déjà nos pas. Chaque geste de bonté, chaque parole de paix, chaque pardon donné est une petite victoire de la lumière sur l’ombre, de la joie sur la tristesse.

Frères et sœurs, à quelques jours de Noël, demandons la grâce de marcher vers la lumière, non pas seuls, mais ensemble. Que nos vies deviennent des chemins éclairés pour ceux qui doutent, pour ceux qui souffrent, pour ceux qui cherchent encore. Alors, même au cœur de l’attente, nous pourrons déjà nous réjouir. Car la lumière vient. Et rien ne pourra l’arrêter. Si nous n’avons pas d’espérance, qui l’aura ? Le monde est en attente d’espérance et de joie pour que se lève sur lui l’aurore du salut. Soyons-en les témoins et les artisans.