Sépulture de l’abbé Claude Arrignon
Article mis en ligne le 3 septembre 2023
dernière modification le 5 septembre 2023

par BFCM

Samedi 2 septembre en l’église de Sainte Hermine ont eu lieu ses obsèques.

Mgr Jacolin présidait la sépulture de l’abbé Claude Arrignon entouré de Mgr Boivineau, copain de cours au séminaire, du vicaire général François Bidaud, du prêtre et de deux diacres de la paroisse.
De nombreux autres prêtres du diocèse étaient présents, tout comme un bon nombre de paroissiens de Benet, de la Châtaigneraie et de St Hilaire des Loges ses dernières paroisses ...

La cérémonie était belle et simple "un encouragement à tenir dans la mission" !


Mot d’accueil prononcé par l’abbé François Bidaud.

" Nous voici rassemblés pour confier l’abbé Claude Arrignon à la tendresse de Dieu dans l’espérance de la résurrection ; nous voici pour entourer sa famille, spécialement sa sœur, sœur Marguerite, ses cousins, ses amis, paroissiens, amis du monde des médias, du monde sportif.
Claude est né au Magny de Sainte Hermine.
Ordonné prêtre il y a 49 ans, il est envoyé en mission à Aizenay.
Mgr Pâty ne tarde pas à l’envoyer en formation pour la communication sociale au Canada notamment.
A son retour, inséré à la paroisse Saint-Louis de la Roche, il déploie peu à peu sa formation : création de Chrétiens-Medias, de Radio Parabole avant RCF, qui émet pour la 1° fois le 13 mai 1992, création d’expositions pour la cathédrale puis les paroisses en lien avec l’abbé Joseph Renaud notamment avec qui il écrira un remarquable ouvrage sur le patrimoine religieux vendéen.
Claude est un homme de sports d’endurance : d’abord la course, allant jusqu’à se risquer au marathon, il s’investira grâce au club Alpin Français à l’escalade dans les sommets. RCF bénéficiera longtemps de ses interviews de personnalités sportives.
Après 10 ans passés à la paroisse cathédrale à Luçon de 1994 à 2004, il devient chemin faisant, curé à Mareuil, puis à Benet, enfin à la Chataigneraie et Mouilleron en Pareds St Germain
Après une année à St Hilaire des Loges, il retrouve la maison natale à Ste Hermine où il rend des services pastoraux.
Claude était un pasteur soucieux d’enseigner, ou plutôt de raconter aussi bien dans ses homélies que dans les conversations de table où il ne manquait pas de gratifier les convives de telle ou telle anecdote édifiante parfois, truculente souvent ; il pouvait être intarissable.
Fin juin dernier, des examens médicaux révèlent qu’il est atteint d’une leucémie aiguë et myélinique.
Début août sa santé se dégrade irrémédiablement.
En ce 29 août, martyr de St Jean Baptiste, entouré de soignants en service de soins palliatifs, il rend son dernier souffle. Il a achevé sa course sur cette terre.
Que le Christ lui le Chemin, la Vérité, la Vie l’accueille dans le bonheur éternel du Royaume. Accueillons et célébrons cette espérance de la foi chrétienne. "


Homélie de Mgr Boivineau

Claude, tu ne nous as pas donné le temps de te dire au revoir. Nous ne t’en voulons pas, mais nous le regrettons bien. Tu nous avais bien partagé, lors de notre rencontre de cours, le 3 juillet, les soucis de santé que tu venais tout juste de découvrir. Tu étais inquiet, mais confiant. Voilà que tout s’est dégradé en quelques jours.
Tu nous donnes rendez-vous cet après-midi. Avec toi, nous voulons faire mémoire des dons de Dieu : en cette église où tu as reçu le baptême, l’Eucharistie, la confirmation, et où tu as été ordonné prêtre, il y a 49 ans.
Faire mémoire des dons de Dieu, avec au cœur cette conviction que le Seigneur, en sa miséricorde, t’accueille les bras grands ouverts. Nous voulons ensemble rendre grâces pour ce que tu as vécu, ce que nous avons vécu avec toi, pour ta vie donnée, pour ton ministère.
Nous avons évoqué tes années de ministère. Tu laisses des traces dans le diocèse. C’est bien toi qui as appuyé sur le bouton dans la nuit du 13 mai 1992, jour de naissance de la radio diocésaine, « Radio Parabole ». Tu avais porté et travaillé le projet, pas tout seul, mais tu en as été la cheville ouvrière : ceci, avec la détermination et la ténacité qu’on te connaît. RCF s’est développé et depuis 30 ans le contexte « culturel » a bien changé. Je pense aussi expositions de Chrétiens-média-Vendée : avec de bons collaborateurs, et avec la passion et les talents qui étaient les tiens, vous conjuguiez harmonieusement le souci de faire découvrir le patrimoine religieux et spirituel de la Vendée. C’est un bonheur de reparcourir le livre que tu as signé avec le Père Joseph Renaud. Bien sûr, nous ne pouvons oublier ton ministère en paroisse et tous ces liens que tu as tissés, au beau milieu de toutes les évolutions, les joies, les grâces et les épreuves que nous avons connues en 50 ans. Tu as parfois souffert d’incompréhensions ; certains choix ou décisions t’ont marqué, voire même blessé. Notre ministère connaît ses tensions et ses épreuves. « Ce trésor, (l’Évangile), nous les Apôtres, nous le portons en nous comme dans des vases d’argile, des poteries sans valeur ; ainsi on voit bien que cette puissance extraordinaire ne vient pas de nous mais de Dieu ». (2 Co 4, 7)
Tu connaissais les encouragements de Paul à Timothée : « Toi, en toute chose garde ton bon sens, supporte la souffrance, travaille à l’annonce de l’Évangile, accomplis jusqu’au bout ton ministère ». Il faut de la patience, de la persévérance, de l’endurance. Notre force, c’est l’Évangile que nous avons reçu mission d’annoncer. Et tu peux faire tiens les propos de Paul, en des termes qui conviennent bien au sportif et au membre du Club Alpin que tu étais : « Je me suis bien battu, j’ai tenu jusqu’au bout de la course, je suis resté fidèle ».
« Je suis resté fidèle ». Nous ne sommes pas exemplaires, mais la fidélité est un message humble et fort. En sa nature même la fidélité est un don, un cadeau, un don reçu du Seigneur, … pour les autres. Prêtre, tu étais d’abord un baptisé, un fidèle, un disciple du Christ. Dans les difficultés que tu as pu rencontrer ou traverser, tu as pu t’appuyer sur des frères et sœurs, sur le Christ. Fidélité et foi, c’est la même racine. Le fidèle par excellence, c’est le Christ. Nous ne pouvons avancer dans la vie chrétienne, dans le ministère, qu’en prenant appui sur la fidélité du Christ, sur la fidélité des frères. L’important ce n’est pas ce que nous avons réalisé, ce que nous avons « réussi » au sens mondain du mot, mais ce que le Seigneur a pu réaliser dans notre vie, au travers même de nos fragilités.
« Tu veux être un saint ! Accepte d’être un pauvre. » « Nous pensons trop souvent, dit le pape François, que Dieu ne s’appuie que sur notre côté bon et gagnant, alors qu’en réalité la plus grande partie de ses desseins se réalise à travers et en dépit de notre faiblesse ». « La sainteté, dit-il, c’est la rencontre de ta faiblesse avec la force de la grâce ».
Il est bon, réconfortant et apaisant d’entendre les Béatitudes au moment où nous faisons mémoire de ce que nous avons vécu avec Claude. Laissons-les couler comme un baume sur tous ces souvenirs que nous avons évoqués, particulièrement depuis mardi : heureux les pauvres de cœur, heureux les doux, heureux les artisans de paix, heureux les miséricordieux… Les Béatitudes, c’est tout le portrait du Christ… Elles mettent en lumière les dons de Dieu reçus : en famille, entre amis, dans et par le ministère de Claude… Faire mémoire des dons de Dieu, c’est ce qui nourrit l’espérance et nous établit dans la paix.
Claude, ce qui demeurera, ce n’est pas ce que tu as fait, mais ce que le Seigneur a réalisé en toi et grâce à toi, le plus souvent à ton insu. C’est cela qui porte et continuera de porter du fruit. Cela ne nous appartient pas.
Au terme de notre vie, nous ne pourrons offrir que ce que nous avons donné, et donc nos mains vides, pour que le Seigneur les comble de son amour et de sa miséricorde.
« Bon et fidèle serviteur, entre dans la joie de ton Maître. »
Merci, Claude.



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